La CZW semble être en train de tourner une page de son histoire.
Historiquement, la compagnie de Pennsylvanie a été reconnue et cataloguée pour ses Deathmatchs qui ont fait sa réputation et la légende de plusieurs lutteurs du genre. La donne est petit à petit en train de changer et la CZW pourrait bien prochainement prendre une mesure radicale.
Depuis plusieurs mois déjà, la promotion tient de manière beaucoup moins régulière qu’avant des Deathmatchs lors de ses shows. Pire, ceux-ci ne font généralement l’objet d’aucune storyline alors qu’auparavant il s’agissait des feuds de niveau Main Event.
L’annuel Tournament of Death s’est d’ailleurs tenu le 9 juin dernier avec un plateau d’une faiblesse historique pour le tournoi ultraviolent le plus réputé au monde. A peu près à la même période, la CZW a indiqué à l’occasion d’un communiqué de presse une restructuration de ses activités.
Entre les lignes, la CZW semblait évoquer l’avenir du Deathmatch. Une information a ainsi circulé sur le fait que la compagnie pourrait ne proposer ce genre de match plus qu’une seule fois par an à l’occasion du Tournament of Death. Depuis la dernière édition, une rumeur veut même que nous ayons assisté en 2018 à la dernière tenue de ce tournoi historique.
L’annonce officieuse de cet abandon du Deathmatch a eu une conséquence forte. Pierre angulaire de la CZW depuis 2011, Matt Tremont a fait savoir que son apparition à l’occasion du show de fin juillet marquerait sa dernière apparition pour la promotion.
Cette décision ne marque cependant pas la mort du Deathmatch aux USA. Depuis 2015, la Game Changer Wrestling (GCW) a fait de ce genre sa spécialité. Il faut dire que cette compagnie est tenue par des historiques de la CZW. Les promoteurs sont Brett Lauderdale et Danny Demanto. Nick Gage et Homicide tiennent eux le Dojo alors que des Zandig, Pinkie Sanchez, Scotty Vortekz ou encore le ring annoncer Larry Legend y apparaissent.
La décision de la CZW d’arrêter le Deathmatch semble possiblement avoir pour origine un bras de fer perdu avec la GCW. Il convient de préciser que les deux compagnies se détestent et que l’invasion de Nick Gage à la CZW à l’occasion de
Cage of Death 2018 avec un t-shirt de la GCW n’était pas du tout un work. La police avait d’ailleurs bien été appelée suite à cela. La personnalité de DJ Hyde, qui a remplacé Zandig à la tête de la CZW en 2009, serait d’ailleurs le principal point de blocage entre les deux parties.
Il faut d’ailleurs dire que la CZW a cherché par tous les moyens à tuer dans l’œuf l’ascension de sa rivale GCW. Certains lutteurs Deathmatch émergeant se sont ainsi vu dire qu’ils devaient faire un choix: s’ils voulaient être bookés à la CZW, ils devaient faire une croix sur la GCW. Dans le même genre d’idée, la CZW avait informé les lutteurs Indy qu’ils leur seraient interdit de faire le Tournament of Survival (tournoi ultraviolent de la GCW) et le Tournament of Death qui se tient toujours historiquement une semaine après.
Si la CZW a mis la pression sur certains lutteurs, elle a cependant perdu son bras de fer avec ses propres stars, Matt Tremont en tête. Ce dernier ne s’est en effet jamais privé pour apparaître au sein des deux promotions, même si nous comprenons un peu mieux pourquoi il se trouvait systématiquement dans matchs hors-tournoi lors des deux derniers Tournament of Death (il avait participé aux Tournament of Survival à chaque fois).
Tremont n’est pas le seul lutteur de la CZW à avoir continué de prendre des bookings à la GCW. SHLAK était à cette époque le lutteur Deathmatch US qui montait. Comme pour Tremont, la CZW ne pouvait se permettre de le sanctionner en le débookant au risque de se tirer une balle dans le pied. SHLAK a d’ailleurs réussi une performance rare en 2018. Il a ainsi pris part au Tournament of Survival de la GCW puis fut ajouté en tant que lutteur bonus au Tournament of Death. Encore aujourd’hui, personne ne sait vraiment pourquoi la CZW a accepté au dernier moment cela. Possiblement parce qu’il s’agissait effectivement du dernier Tournament of Death de l’histoire.
En diminuant le nombre de Deathmatchs lors de ses shows, la CZW a également réussi à faire fuir les potentiels lutteurs du genre intéressés. Ceux-ci préféraient en effet aller dorénavant du côté de la GCW où les offre de bookings affluaient davantage. La GCW proposaient d’ailleurs des oppositions de meilleure qualité, ayant notamment récupéré le partenariat avec la compagnie japonaise de la BJPW autrefois détenu par la CZW.
Alors qu’elle était auparavant révélatrice des nouveaux talents du genre, la CZW a également perdu ce statut. La GCW a ainsi réussi un coup de maître en faisant exploser la popularité des lutteurs mexicains Miedo Extremo et Ciclope, les deux s’affrontant d’ailleurs en finale du Tournament of Survival 2018 et Ciclope l’emportant en ayant battu en demi-finale Nick Gage. Les deux sont ainsi devenus en quelques mois des incontournables de cette scène sans jamais n'être apparu au sein de la fed historique de l'utraviolence aux USA.
La CZW parait être à une intersection de son histoire. La période des Zandig, Nick Mondo, Necro Butcher et Danny Havoc semble révolue et la compagnie va probablement devenir une compagnie Indy plus traditionnelle. Son actuel champion Heavyweight, l’excellent heel Maxwell Jacob Friedman, n’a d’ailleurs aucun lien avec le genre violent et fait davantage penser à un lutteur de style old school. Rich Swann (formé par DJ Hyde), David Starr, Zachary Wentz, Dezmond Xavier et Joe Gacy sont bien partis pour tenir le Main Event de la compagnie également. Il restera toutefois à savoir ce que la CZW décidera à faire de ses derniers lutteurs Deathmatch tels quel Rickey Shane Page, Conor Claxton, SHLAK ou encore Dan O’Hare.